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L’école rue Victor Hugo

Historique de l’École Primaire Supérieure Professionnelle par Gérard Rebière (ex-Conseiller Principal d’Éducation)

C’est ainsi qu’aux premiers jours du mois de mai 1907, les Périgourdins fêteront, sur l’air de la Marseillaise, la séparation effective de l’Église et de l’État. Elle venait de se traduire par la prise du grand séminaire de la rue Victor Hugo.

Il faut dire qu’on avait employé les grands moyens : « cinq cents hommes de troupe, cinquante gendarmes et quinze agents, sans artillerie », donnèrent l’assaut à ce vénérable bâtiment et chassèrent des lieux « … six prêtres, trois élèves et quelques domestiques… ».

Ce séminaire, construit par Louis Catoire entre 1840 et 1849, fut, en 1888, presque entièrement dévoré par un incendie, vraisemblablement d’origine criminelle. Toujours est-il que l’État, point trop respectueux du Concordat, se refusa à supporter les frais de sa reconstruction, si bien que l’Évêque de Périgueux lui racheta en propre ce qu’il restait des murs et le fit reconstruire à ses frais, ou plutôt aux frais de généreux donateurs.

Quelques années plus tard, un décret municipal du 17 juillet 1907, attribua à la ville de Périgueux, les biens du grand séminaire, « avec dépendances et jardin » ; ce ne fut pas du goût de l’évêque qui, acte de propriété en mains, prétendit recourir aux tribunaux pour se faire rendre justice.

En 1914, un régiment d’artillerie y sera stationné.

En 1920, la municipalité relogea les anciens grévistes, mis à pied, sans secours, de la S.N.C.F. et la caserne est devenue « Centre de logements sociaux » ou « Maison du Peuple ».

Ces locataires se comportèrent en vandales, brûlant portes et fenêtres, récupérant le marbre des escaliers pour le revendre.

Décision du Conseil Municipal de Périgueux d’y transférer l’école de St Georges

Réunion du 3 août 1928

En 1929 commencèrent les travaux qui allaient permettre l’installation de l’École Primaire Supérieure Professionnelle.

1934 : Inauguration de l’École Professionnelle Albert CLAVEILLE

Arrive enfin l’instant solennel de l’inauguration des nouveaux locaux de l’École Professionnelle…

Depuis trois ans , d’importants travaux ont été réalisés, rue Victor Hugo. On imagine facilement l’ampleur de ces réalisations, si l’on se souvient que cet ancien séminaire était devenu successivement une caserne d’artillerie et, par la suite, un centre de logements sociaux. Il fallait le transformer en une école moderne.

Grosso modo, le bâtiment a la forme d’un E majuscule. La partie centrale du E, l’ancienne chapelle du séminaire, sera la salle des fêtes, et la sacristie attenante deviendra salle de musique. Les chambres des séminaristes du 1ᵉʳ et du 2e étage sont devenues des salles de classes. Le 3e étage abrite deux vastes dortoirs de 72 lits chacun.

La douzaine de Professeurs dispose de vastes ateliers, modernes et bien éclairés. Ils ont été construits dans le prolongement du manège d’artillerie.

Un haut mur d’enceinte isole complètement l’Etablissement du voisinage. Vingt ans plus tard, on le remplacera, en partie, par une très belle grille en fer forgé, provenant de la gare de Périgueux (dans les années 50).

C’est une grande fête pour la ville et pour l’enseignement, lorsque arrive le Ministre Anatole de Monzie, entouré de toutes les personnalités qui comptent à Périgueux et dans le département.

Ce jour-là, l’école Professionnelle prendra officiellement le nom « d’Albert Claveille » (modeste fils d’ouvrier, né en 1865 à Mouleydier, a su, par son seul mérite, s’élever dans la hiérarchie : d’agent auxiliaire des Ponts et Chaussées en 1890, puis ingénieur ordinaire en 1899, inspecteur général en 1914, sous-secrétaire d’État aux transports en 1916 et 1917, Ministre des Travaux publics , Sénateur de la Dordogne en 1920 et mourut à Mouleydier le 5 septembre 1921). Le nom d’Albert Claveille fut donné par délibération municipale du 28 Mai 1934.

La deuxième guerre mondiale

Situé maintenant dans l’Académie de Clermont-Ferrand en raison du partage de la France en deux zones, l’E.P.S., qui s’est attribué par anticipation le nom de Collège moderne et technique, va connaître bien des vicissitudes :difficultés croissantes de ravitaillement, le Directeur demande le classement de son internat en Régie d’État, l’économe nommé est prisonnier en Allemagne, ensuite le collège est transformé en hôpital militaire, le 35e régiment d’artillerie occupe la totalité du 3e étage, ainsi que les salles de classe. Il héberge également des ouvriers rapatriés d’une usine d’armement . Il n’y a plus de place pour les élèves, ils sont répartis dans diverses écoles de la ville, mais ils reviennent travailler aux ateliers.

Cette situation inconfortable durera deux ans, après quoi tout rentrera dans l’ordre ; jusqu’au 27 mars 1944. Ce jour-là, en effet, les Allemands de la division « B », composée de Géorgiens, Tchèques et Polonais, commandés par le général Brenner, ferment brutalement l’établissement, qu’ils occupent entièrement. Les élèves sont renvoyés chez eux, la Dordogne devient zone interdite et la Wehrmacht installe un dispositif de défense impressionnant dans le quartier voisin du Collège Albert Claveille.

A leur départ , autour du 20 août 1944, ils payeront une partie de leurs approvisionnement. Ils sont immédiatement remplacés par une compagnie de F.F.I. qui sera de bien meilleure composition et règlera la totalité de ses dettes.

A la rentrée de 1944, le Centre de Formation Professionnelle est devenu Centre d’Apprentissage annexé et au Brevet Supérieur succède le bac mathématiques élémentaires, qui devait confirmer le succès qu’il eut dès l’origine.

Dans les deux qui suivent la libération et où Claveille retrouve l’académie de Bordeaux, le pain, les fruits, les légumes augmentent entre 50 et 500%, pourtant l’internat qui avait vu ses effectifs chuter de moitié durant la guerre, retrouve la totalité de ses 214 pensionnaires à la rentrée de 1946.

Ainsi se terminait une période qui marqua, à bien des égards, la vie de notre pays. La libération s’était empressée de rétablir la gratuité de l’enseignement, supprimée par Pétain. Par les ordonnances du 28 janvier et du 3 mars 1945, J. Carcopino intégra les E.P.S. au second degré en les transformant en Collèges modernes, de même que les E.P.C.I. La situation particulière de Claveille explique que ce Collège, qui avait emprunté ce nom dès 1940, ait pu continuer à faire passer l’examen du baccalauréat et accueillir des élèves de sections classiques.

De l’Après guerre aux années 80

L’après guerre, de 1946 à la fin de la IV ème République.
Dès 1940, les classes de 6 ème avaient fait leur apparition à Claveille. A la fin de la guerre, le premier cycle est déjà bien structuré et l’effort de scolarisation tend à se poursuivre.

L’année 1946 marquera une étape importante à de nombreux égards :

Le baccalauréat mathématiques et technique, que passeront aussi les élèves de la section A & M, se destinant pourtant à l’E.N.P. de Vierzon.

Cette année-là, également, arrive l’école d’Agriculture d’hiver. Elle dépendra toujours du ministère de l’Agriculture et, de novembre à mars, accueillera régulièrement une trentaine de fils d’agriculteurs qui suivront des cours d’enseignement général, de technologie et d’atelier.

C’est alors que commence, pour Claveille, une période d’expansion continue, à tous les niveaux que l’on nommera plus tard, l’explosion scolaire.

Il faut songer à agrandir : construire des baraques en bois, démarcher auprès de la Mairie pour la démolition du manège d’artillerie, adossé aux ateliers. A cela viennent se rajouter les élèves des cours professionnels municipaux, de 40 au départ, mais leur nombre atteindra bientôt 170.

Un décret de 1947 autorise l’établissement à préparer directement au concours d’entrée dans les écoles Nationales d’Arts et Métiers.

En 1952, on va passer, pour la première fois, le Brevet Professionnel de dessinateur, le B.E.P.C.depuis 1945 et on continue à enrichir les différents C.A.P., du collège, du Centre d’apprentissage et des cours municipaux. Puis, il faut ajouter les C.A.P. de dessinateur industriel, installateur électricien, dessinateur en mécanique, tourneur…etc.

Il faut trouver de la place et se faire nationaliser.

La chapelle va être aménagée, mais ça ne suffit pas, il faut monter d’un étage le bâtiment du centre d’apprentissage, allonger l’ensemble, jusqu’à rejoindre l’infirmerie.

Ces travaux seront réalisés en 1956, mais ce n’est qu’un répit

Les ateliers manquent de place. On va construire dans le potager du Principal ! Impossible, c’est l’emplacement de la nouvelle infirmerie. Si on rasait les douches vétustes ?

C’est l’emplacement de la future cuisine ! Alors.. ?

Les chiffres donnent le vertige, à la rentrée prochaine, 900, 1000, puis 1100 élèves avec 80 pensionnaires supplémentaires et bientôt 100.

Finalement, les choses s’arrangent un peu. Dès le 17 décembre 1957, on présente aux membres du Bureau d’Administration le futur bloc de l’externat. Il faudra attendre, tout de même, six ans, avant d’inaugurer ce bâtiment.

La Vème République de 1958 à 1968.
L’instruction est passé dans les mœurs et l’économie demande une main d’œuvre de plus en plus qualifiée :

Entre 1954 et 1962, le secteur primaire régresse, de 26,7 à 20,6 %.

Le secondaire se stabilise de 36,8 à 36,6%.

Le tertiaire prend la 1 ère place, passant de 36,5 à 40,8 %.

Cette réforme prévoit, également, de fixer à 16 ans le terme de la scolarité obligatoire, dès la rentrée 1967.

  • L’enseignement long, classique, moderne ou technique ; prépare les élèves à l’un des trois examens suivants : baccalauréat de l »enseignement secondaire, baccalauréat de technicien et brevet de technicien. Les épreuves du bac seront subies au cours d’un seul examen.
  • L’enseignement court (moderne), qui comporte des sections industrielles, commerciales et administratives. Il conduit, soit au B.E.P. en deux ans après le C.E.S., soit au C.A.P. après trois années d’études d’un niveau moins élevé que le précédent, soit au Certificat d’Etudes Professionnelles après une année de formation en établissement publics ou en entreprises.
  • Les classes de transition, prolongées par une 4 ème pratique : 1/6 à ¼ des effectifs.

Le lycée Albert Claveille, sera finalement nationalisé à la rentrée scolaire 1964 , après avoir été lycée municipal dès 1961. En dix ans vont se mettre en place des structures pédagogiques qui expliquent, en grande partie, ce que nous sommes devenus aujourd’hui.

Les effectifs passent de 1 097 en 1958 à 1 289 en 1967. Cet accroissement important tient au fait que le premier cycle représente la moitié de la population scolaire. L’enseignement industriel, prépare au B.E.I. est en pleine progression : de 280 à 350 élèves. Il en est de même pour le C.E.T. qui voit doubler ses effectifs, passant de 188 à 374, s’enrichissant, au demeurant, de quelques C.A.P. supplémentaires : serrurerie, soudeur, mécanique générale, menuisier en bâtiment etc…

Le nombre des enseignants, toutes catégories et toutes disciplines confondues, ira, lui aussi, en augmentant. En 1954, ils seront 54 pour le Collège et le Centre d’Apprentissage. En 1970, on en comptera 98 pour les deux types d’enseignement !

Finalement, les travaux de l’externat permettront de réaliser une nouvelle distribution : A la place des baraques et préfabriqués va s’élever le nouvel externat, un bâtiment moderne de trois étages. Les ateliers seront, en fin de compte, entièrement démolis ainsi que le manège d’artillerie. De nouveaux ateliers seront construits, plus vastes et plus modernes.

L’ancien séminaire, maintenant libéré des salles de classe, sera réservé à l’internat. Chaque aile du rez-de-chaussée sera flanquée d’une verrue de béton pour une vaste salle de réunion d’un côté et d’une salle des professeurs de l’autre.

On rase les vieux bâtiments de douches pour en implanter de nouvelles, en même temps que les cuisines voisines pouvaient s’agrandir.

Le potager est remplacé par une infirmerie toute nouvelle et le parc du Proviseur par des logements de fonction.

Maintenant, Claveille se sent à l’aise. On peut envisager, croit-on, un avenir sans nuage et se consacrer d’autres tâches. Par exemple :un an après la réception des travaux :on demande un poste d’infirmière qualifiée, des agents supplémentaires, l’ouverture pour 1966 d’une section de Brevet de Technicien Supérieur, envisager de remplacer le chauffage central au charbon par une alimentation au mazout. On agrandit les chambres froides…

Dès 1967, l’Inspecteur d’Académie parle de transfert en Conseil d’Administration et l’on sent bien qu’il y a là une échéance inévitable…

Pourra-t-on augmenter la capacité d’accueil du C.E.T. ? en effet le C.E.T. passera de 274 à 417 élèves. En Juin 1968, la dernière section de l’enseignement général, une première « D », quittera les lieux. Claveille sera devenu un lycée technique à part entière.

Notons, pour la petite histoire, que le 19 février 1961, fut apposée dans le hall d’honneur du Lycée, une plaque commémorative du cinquantenaire de l’E.P.S.

De 1968 à nos jours.
Chacun sait bien quelle crise a secoué, au printemps de cette année 1968, l’université et la société française. Examinons seulement les conséquences du point de vue des réformes qui intéressèrent l’enseignement.

Appelé le 4 juillet 1968, Edgar Faure, Ministre de l’Education Nationale, présente son projet de réforme dès le 24, à l’Assemblé Nationale. La loi d’orientation de l’Enseignement Supérieur ne sera adopté que le 12 novembre 1968 et pourra alors entrer dans les faits. La réforme Haby n’affectera pas l’enseignement technique outre mesure et il faudra attendre la rentrée scolaire 1981 pour voir la classe de seconde devenir seconde de détermination. Il est plus facile à un élève du technique de rejoindre une classe de première de l’enseignement général, plutôt que l’inverse.

Claveille va, comme les autres établissements scolaires, connaître les remous de 1968. A la rentrée de septembre, l’ancien collège moderne a complètement disparu. La crainte de voir l’Etablissement se transformer en C.E.T.

Des professeurs, aidés de l’Administration, vont lancer sur la Dordogne l’opération « Pro-technique ». On organise des journées « portes ouvertes » des affiches sont envoyées aux établissements scolaire du département, susceptibles de nous envoyer leurs élèves…etc.

Le résultat est satisfaisant puisque le recrutement des classes de seconde passera de 192 élèves en 1969, 281 en 1971 et 297 en 1972. Et dans le même temps, les effectifs du C.E.T. passeront de 384 élèves en 1969 à 416 élèves en 1972.

En 1968, les demoiselles ont fait leur entrée à Claveille (préparation en deux ans au concours de l’école d’infirmière) et en 1969 arrivé d’une section « sciences et technique de laboratoire ».

L’arrivée de ses jeunes filles pose bien sur d’autres problèmes : encadrement pour les disciplines sportives, vestiaire particulier, dortoirs spécifiques et des surveillantes…etc Il faut comprendre que l’enseignement technique, à la différence e l’enseignement général a besoin de beaucoup de place pour le matériel spécialisé qu’il utilise. On va donc réactiver certains « préfabriqués ».

En 1970, apparaîtra la seconde technique spéciale. Elle a pour but de « réinjecter » dans l’enseignement long, les élèves titulaires d’un C.A.P. Sa sœur aînée la première d’adaptation (spécialité automobile), arrivera en 1976 : elle intéresse les élèves titulaires d’un B.E.P. de la spécialité.

En 1972, on pourra inaugurer le tout nouveau laboratoire de langues. Un an plus tard, c’est la préparation au concours de l’école d’infirmière qui nous quitte, mais le relais aura déjà été pris par la section « science médico-sociale ». Et cette même année il est question de transférer le C.E.T. en totalité ou en partie, dans un nouvel établissement en construction à l’ouest de Périgueux. En 1976, presque toutes les sections existantes quitteront définitivement Claveille : menuiserie, mécanique générale, métalliers et électro-mécaniciens. Ne resteront que les C.A.P. « réparation automobile » et le B.E.P. « mécanicien monteur ».

Nous notons qu’en 1976 s’ouvrira le B.T.S. « fabrication mécanique » qui viendra coiffer la formation de la section F1.

Bilan et perspectives :
En 1984, Claveille assure une formation qui trouve ses sources dans un lointain passé.

  • Technique et mathématique (ancienne section A & M)
  • Fabrication mécanique (ajustage, tournage, fraisage)
  • Électro-technique (électriciens)
  • Automobile (motoristes)
  • Ouvrages métalliques (forgeron, serruriers)

Mais il a su se mettre au goût du jour en s’enrichissant de sections nouvelles, telles :

  • Sciences et techniques de laboratoires
  • Sciences médico-sociales.

Son histoire n’est pas terminée.

Dès la rentrée prochaine, s’ouvre une section de B.E.P. automobile qui sera chapeauté par le B.T.S. « exploitation de véhicules à moteur ».

Ainsi, du C.A.P. à la formation des professeurs de l’automobile (2 ème année du cycle de formation), tous les niveaux qui concernent la spécialité seront couverts, en passant par la mention complémentaire Diesel, le B.E.P., le B.T. et le B.T.S.

Mais il faut également diversifier. La rentrée 84 verra aussi l’ouverture d’une section électronique (F2) et il n’est pas interdit de penser que, dans les années qui viennent, les efforts communs aboutissent à la création de deux nouveaux B.T.S. :sciences et techniques de laboratoires et ouvrages métalliques.

C’est le but que nous nous sommes fixés, car, en cette période de crise, nous estimons que les formations « pointues » sont plus que jamais nécessaires pour satisfaire les besoins de l’économie, et c’est notre rôle d’y travailler avec tous nos moyens.

Bien sûr, la aussi, il faudra, tout comme ceux qui nous ont devancés, accoucher dans la douleur : trouver les moyens et de la place pour construire. Mais les idées et les bonnes volontés ne manquent pas.

Claveille continue, avec des hauts et des bas, mais il tient sa place, et – faut-il le taire? – il a bien l’intention de faire parler de lui, en tout bien tout honneur.

Monsieur Albert CLAVEILLE

Lorsqu’il naquit, ses parents étaient, comme ils l’étaient encore il y a trois ans, petits aubergistes sur les bords de la Dordogne. Ils tenaient à Mouleydier un établissement dont la clientèle était faite de haleurs et d’ouvriers. Maintenant, à quelque cent mères de l’auberge, s’élève un chalet de plaisance, riche, mais simple, où réside, un mois tous les étés, le fils des aubergistes, devenu un des hommes ayant atteint l’une des plus hautes fonctions qui soient dans un grand État moderne. Entre ce chalet et cette auberge, il y a l’histoire de la vie de M. Albert Claveille.

Accoutumés que nous sommes aux biographies d’écrivains, d’artistes et de gens de théâtre, de quel regard considérerons-nous la rude odyssée qu’est une telle vie ? Les éléments qui la composent furent la volonté tenace, l’effort ininterrompu… et la vocation. Il est troublant, dans un temps où l’égalité semble être l’axiome fondamental des lois et des mœurs, de se trouver devant des hommes en qui préexistait assurément la possibilité d’une carrière de chefs…

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